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La minute freescully
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La minute freescully
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27 novembre 2008

I'm a pushover

Je déteste ça chez moi. Après des années à m'entendre dire "ta gueule" dès que j'émettais le moindre avis, j'ai fini par devenir une pushover. Si je ne fais pas attention, je cède très facilement aux dires des autres, si j'émets un avis et qu'on me dit "ah non moi je pense ça", je vais immanquablement finir par dire "ok d'accord" ou si vraiment je suis foncièrement opposée à cette idée "ok penses ce que tu veux". Mais je ne m'oppose pas. Rarement. J'ai toujours peur d'être rejetée. C'est inconscient, je ne le fais même pas exprès. Et lorsqu'on me le fait remarquer (encore pire si on le fait indirectement en prenant une troisième personne à parti genre "eh, t'as vu, freescully c'est une pushover"), je me sens comme une merde. Je me rends compte qu'à force de ne vouloir être rejetée par personne, je suis rejetée par tout le monde. Personne n'aime les gens qui ont un degré zéro de la personnalité. Enfin qui prétendent avoir un degré zéro de la personnalité. Je crois qu'on pourrait dire que je suis influençable. Jusqu'à un certain point où là ça devient de l'hypocrisie. Enfin, pas vraiment. Je ne dis jamais rien qui soit entièrement contraire à ce que je pense mais je ne corrige pas les autres s'ils croient que je pense comme eux. Le fond du problème je crois que c'est que je me déteste à un tel point que je pense que si les autres pensent que j'ai tort, c'est probablement vrai. Si je me pose cinq minutes et que je me demande "Dans le fond, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce qui me passionne, qui suis-je vraiment, qu'est-ce  qui me définit ?", je suis incapable de répondre à cette question. Oui j'aime certaines choses plus que d'autres, mais je m'éparpille tellement que si j'ai beaucoup de connaissances de surface, je n'approfondis que très rarement. J'ai toujours eu cette impression que faire des choix c'est décevoir alors je n'en fait pas (et il faut dire qu'à ce jeu-là ma mère me surpasse et qu'elle m'a probablement tout appris) pour ne pas être rejetée. Pourquoi avoir tellement peur de ce rejet ? Je n'en sais rien mais cette peur dirige beaucoup de choses dans ma vie. J'ai souvent eu cette impression de rejet. Je n'ai pas énormément d'amis, et dans ceux que j'ai, même s'il y a de bons amis, je n'ai pas de meilleur(e) ami(e). Je n'en ai jamais eu. Pas que je ne me donne pas suffisamment en amitié, mais plutôt que je n'ai pas eu le quart de ce que je donnais en retour. Cela est probablement dû à ma condition de pushover qui représente un intérêt limité. Je n'ai jamais été la confidente de quelqu'un, j'ai au contraire toujours été celle qui était au courant des choses trois semaines après tout le monde, celle qu'on invite jamais nulle part, celle qui est un peu en dehors. Une connaissance, quoi. C'est triste. Je suis fille unique et je me suis toujours sentie horriblement seule. J'aimerai avoir quelqu'un (autre que mon mec) à qui parler, à écouter, qui me considérerai comme quelqu'un de véritablement important dans sa vie et qui serait tout aussi important dans la mienne. J'ai souvent l'impression qu'exception faite de Doudou, je ne manquerais à personne si je venais à disparaître. Oh bien sûr, ma mère serait sûrement effondrée, mais peut-être plus parce qu'elle aurait perdu son jouet. Elle ne sait pas qui je suis, elle fait comme si nous étions la même personne alors qu'elle ne connaît rien de moi, elle n'écoute plus dès que je ne dis pas la même chose qu'elle (ce qui arrive très souvent il faut bien l'avouer).

Je dois apprendre à faire des choix, je dois m'affirmer, me définir, cesser d'être cette pushover qui ne veut surtout froisser personne et qui donne son avis en chuchotant pour être sûre qu'on ne se fâche pas. C'est très difficile. Pour cela je dois accepter le rejet, et surtout, pire que le rejet, le jugement. Se définir c'est s'exposer au jugement. Je me juge déjà très sévèrement moi-même, je sais qu'un jugement négatif complètement subjectif quel qu'il soit a tendance à me faire l'effet d'un énorme pied chaussé d'une grosse botte qui m'enfoncerait la tête dans la boue. J'aime la critique quand elle est constructive mais les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas et si quelqu'un me juge négativement sur ce que je suis, il ne fait que me conforter dans l'idée que je suis une merde. Retour à la case départ. J'ai beaucoup de mal à ne pas prendre les choses à coeur, je devrais peut-être me remettre au Prozac...

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