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La minute freescully
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La minute freescully
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2 octobre 2009

Hurt

C'est fou comme un simple coup de fil peut raviver une blessure qu'on pensait en voie de guérison. N. vient de m'appeler pour m'apprendre la mort du père de L. Crise cardiaque. Comme Nanie. J'ai une boule dans la gorge, envie de vomir. Je ne sais pas comment réagir vis-à-vis de L. J'ai toujours été très mauvaise pour consoler les autres, c'est quelque chose que je ne sais pas faire, je déteste les déluges d'émotions. Mais L. est comme moi, elle ne sait pas gérer ce genre de choses non plus. Elle était là pour moi à la mort de Nanie mais c'était plus pour me changer les idées, pas vraiment pour me consoler ou en parler. Je la sentais très mal à l'aise. Comme moi aujourd'hui. L. et moi sommes amies depuis 7 ans maintenant et aujourd'hui, est-ce que je peux dire que je la connais vraiment ? J'aimerais pouvoir dire que oui. Mais le fait est que L. est mon miroir. Comme moi, elle revêt le masque de la bonne humeur pour cacher quelque chose de plus sombre. Et comme moi, elle évite chaque conversation qui pourrait mener à parler de cette part d'ombre. Tout le monde a des problèmes, d'une gravité relative, dont on parle de temps à autre avec ses amis, juste parce que certains jours le moral est en berne. Mais pas L. Et moi non plus. Alors aujourd'hui je ne sais pas si elle veut que je l'appelle. Pour lui dire quoi ? N. m'a lui-même avoué qu'il ne savait pas bien quoi lui dire alors qu'il la voit beaucoup plus souvent que moi. Je lui ai envoyé un long texto pour lui dire tout ça, que j'étais là pour elle, que je ne voulais pas l'appeler si elle n'en avait pas envie mais qu'au premier signe je serai là. Je viens de recevoir une réponse courte, vu les circonstances c'est compréhensible, mais je ne sais pas quoi faire. Je n'ai pas beaucoup d'estime pour celui que mon acte de naissance désigne comme mon père, aussi je ne sais pas ce qu'elle ressent. Perdre un parent est toujours une épreuve et je ne peux que faire le parallèle avec la mort de Nanie il y a un peu plus de deux ans. 2 ans et 3 mois presque jour pour jour. Et tout ça me revient, je pensais il y a quelque jours aux étapes du deuil et je me demandais où j'en étais. Cela m'avait alors semblé incroyable mais j'avais l'impression d'être arrivée à la dernière étape : celle de l'acceptation. Comme ça, sans même y penser. Mais aujourd'hui, c'est comme si la mort du père de L. me renvoyait toutes ces émotions en plein visage, comme si je venais de prendre un énorme coup dans le ventre. Et maintenant, je pleure et j'ai envie de vomir.
Et soudain je pense, et si L. m'appelait ? Oui, si elle m'appelait maintenant ? Ce n'est pas à moi de pleurer. Oui je connaissais son père, mais ce n'était pas un proche. Je dois me reprendre, ravaler cette tristesse, cette boule dans ma gorge. L'envie de vomir ne me quittera sûrement pas avant quelques jours, pas avant les obsèques. Je dois faire face, je veux être une bonne amie, mais je n'ai jamais su comment faire, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis, et aucun qui a déjà vécu ça. Mais je me souviens que L. était là quand je suis rentrée de l'enterrement de Nanie. On a passé la soirée ensemble, elle, moi et Doudou, à regarder des conneries à la télé. On 'a pas parlé de l'enterrement ce soir-là. On a simplement passé une soirée comme les autres, et ça m'avait fait du bien. Peut-être n'est-ce pas plus compliqué que ça.

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